Il nous est tous arrivé un jour où une musique familière nous a renvoyé de la joie, où un frêle souvenir nous a ramené sur la voie.
Ce jour-là, l’humain lambda se souvient qu’il est une personne bien précise. Il localise ses souvenirs, son nom et son chemin.
Il réalise que son existence a été gravée devant témoins, que son parcours a été jalonné par d’autres présences.
Il se rend compte, instantanément, qu’une multitude de personnes se sont tournés vers lui. Il a grandi parmi ces personnes, son repère a été leur regard, il faisait partie d’un tout. C’est ainsi qu’il a tissé la trame de son être propre avec les fibres d’autrui.
Dès lors, l’homme comprend, naturellement, qu’il n’aurait jamais pu subsister en étant tout seul, car il aurait connu le néant et serait tombé dans l’inexistence.
Il ressent alors, quoiqu’il arrive, le besoin vital de partager la vie, de la célébrer avec les autres, pour s’offrir, ensemble, au créateur qui les unit.
En premier lieu, il se sent exister.
Ensuite, il goûte à la joie de vivre.
Enfin, il commémore avec les autres, le législateur de l’infini…
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