Apparences, Apparences, Apparences…
L’homme les respire, les désire, les invente, les diversifie, les épuise puis les détruit.
Inlassablement, il ressent de nouveau le besoin de s’en trouver d’autres, plus nombreuses, encore plus futiles, encore moins utiles, juste pour combler l’attente et calmer l’angoisse, par des accoutrements usés, des apparats inopérants et des façades ravalées.
L’apparence remplace l’essentiel comme la drogue remplace la joie.
L’apparence escamote les pensées, égare les idées, déracine les sentiments.
Tour à tour l’apparence prend l’allure d’un trophée remporté, d’un sondage flatteur, d’un trois pièces sur mesure, d’un gala médiatisé, d’une ride effacée, d’un bolide rutilant, d’un marché conclu, d’un bijou clinquant, d’un diplôme ou d’une théorie, d’une séduction ou d’une domination, d’un fait d’arme, ou d’un fait accompli.
L’apparence grime la réalité, par conséquent, elle enterre la vérité.
L’apparence tue l’humain dans l’homme. Il la poursuit pourtant, tel un mouton galeux, simplement parce qu’il lui a réservé tout l’espace qu’occupe normalement le cœur palpitant de la vie, séquestrant celui-ci dans le cachot de l’ignorance, loin de sa conscience…
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