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Ils nous prennent pour des jambons

L’Orient-Le Jour 4/02/2022

Sérieux les gars ? Vous voulez que l’on pleure parce que M. Hariri « quitte » la politique ? Pour une fois qu’une bonne décision est prise, il faudrait encore que l’on verse des larmes révérencieuses de crocodile ? 

Bien malgré lui, il donne le bon exemple, car c’est en réalité la politique qui le quitte ! D’ailleurs, s’il avait eu le choix, ne vous inquiétez pas qu’il serait encore en train de nous ronger jusqu’à la moelle.

Et ses alter ego des autres confessions, ses anciens copains de jeu, qui regrettent son départ ! Quelle indignité ! Les précieux ridicules !

On dirait une organisation mafieuse qui regrette que l’un de ses éminents membres ait décidé de se ranger ! Pas bon pour le business ! D’ailleurs, ils tiennent à le préciser, de leur côté ils continueront à user le peuple, à user du peuple et à abuser du peuple. Nous voilà rassurés ! 

Les ennemis d’hier, liés non pas par le pain et le sel mais par les massacres et les trahisons, nous expliquent aujourd’hui qu’ils veulent faire des alliances électorales afin de gouverner des territoires où jadis ils envoyaient leurs hommes (nos frères, nos pères et nos enfants) se faire tuer dans des guerres fratricides.

Ah ! Mais ils se sont acheté une conduite ! Ben voyons ? ! Avez-vous déjà vu des vautours végétariens ? Sur quelle planète vivent ces gens-là ? 

Se sentent-ils concernés par la déchéance économique, morale, humaine et par la descente aux enfers de ce peuple dont ils dirigent la destinée depuis des décennies ? Se sentent-ils responsables de la généralisation des maladies, du chômage, de la misère, de l’émigration, de la violence, des discriminations ? 

Mais bien sûr que non ! Tout ce qu’ils savent faire, ce sont les calculs électoraux directement liés à leurs poches et à leur ego. Notre sort, ils ne le calculent pas du tout, car nous sommes quantité négligeable, achetable, interchangeable.

Toute cette vieille clique, incapable de la moindre compassion, devrait avoir la pudeur d’emboîter le pas à M. Hariri, médecin malgré lui, au lieu de pleurer indécemment son départ, alors que le peuple crève un peu plus chaque jour. Il y va de la guérison de ce pays dont ils sont la plaie et la maladie.

Et s’ils ne le veulent pas, c’est à nous de les pousser sur le chemin de la retraite. Et si nous ne le faisons pas, nous laissant une fois de plus prendre par leurs arguments soi-disant confessionnels et géopolitiques, ils auront eu raison de nous prendre pour des jambons.

Published inLIBAN

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