
Il m’arrive souvent de ressentir comme un trop-plein d’amour, un désir impérieux de bien faire, un besoin vertueux de remercier, une envie irrésistible d’exprimer la joie qui jaillit de mon fort intérieur.
Je ne distingue pas la source, je ne maîtrise pas non plus la finalité de ces élans.
Je n’ai que la certitude d’expérimenter ce genre de situation. Je ne sais pas bien pourquoi et comment cela m’arrive.
Cependant, ces phénomènes m’indiquent une évidence: je ne suis pas seul. Si je reçois, c’est bien qu’il y a un expéditeur invisible ou une origine insaisissable.
Cette origine est certainement puissante, parfaite et glorieuse pour susciter de tels effets en moi, sans que je sache comment ni pourquoi, et sans que je sois digne des offrandes que je reçois.
C’est là que l’idée d’un Dieu créateur germe en moi. Il est cet être extérieur à moi, plus grand que moi. Il me dépasse, pourtant il s’intéresse à mon cas et interagit avec moi.
Par amour pour moi, il se soucie de moi, malgré mes innombrables défauts.
Dieu devient peu à peu comme une évidence, quoique scientifiquement improuvable.
Par son influence, se déclenchent mes aptitudes, mes attitudes et mes joies.
Se forge alors en moi la conviction d’un Dieu glorieux, omnipotent, omniprésent, qui aime gratuitement parce que c’est tout ce qu’il sait faire.
Cet être supérieur, qui ne sait que donner, est donc amour, créateur d’amour. Il m’a créé par amour car il est le summum de l’amour.
Il me paraît alors fort plausible que le but premier de ma vie est de l’aimer en retour, et que cet objectif est le véritable sens de la vie.
La famille, l’épouse, les amis, le boulot, les circonstances de la vie, se transforment en terrains d’application, où, de différentes façons et à différentes occasions, je rends à Dieu l’amour par lequel et pour lequel il m’a créé.
De plus, cette relation privilégiée que je partage dès maintenant avec le créateur de la vie, m’aide à vaincre la mort. Car avec Dieu, la mort n’est qu’un lieu de passage, avant un prochain rendez-vous avec lui, mon meilleur ami.
Mais pour qu’il vienne me secourir dans l’abîme de la mort, il faut bien que je fasse appel à lui, et pour cela il faut déjà que je reconnaisse son existence, que je le fréquente et que j’établisse une relation intime avec lui, dès ici et dès maintenant.
Or ici c’est maintenant, et c’est la vie.
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