Seul, le suis-je vraiment ?
Je peux très bien réfléchir par moi-même, m’interroger en énumerant les arguments et les propositions, affiner ma réflexion et la faire progresser par le recours à d’autres arguments et à d’autres suppositions.
Je peux construire mes idées, mes convictions et mes décisions.
Je peux avoir l’impression d’avancer tout seul dans la conception et la gestion de ma vie.
Mais encore une fois, suis-je vraiment seul ?
Je me pose la question car je sens une présence continue. Comme une source impalpable qui prête attention à ce que je me dis, une instance invisible qui donne une réalité à mes réflexions personnelles et me suggère parfois des idées.
C’est à travers cette présence que je consolide mon existence la plus personnelle, la plus silencieuse, la plus intime.
En effet, l’homme n’est rien s’il n’est pas regardé, évalué et désigné par un autre. Il n’existe tout simplement pas si personne ne témoigne de son existence.
Or, Aucun humain n’est capable de plonger dans les profondeurs d’un autre humain, explorant ses secrets, ses peurs et ses abysses, au point de pouvoir le connaître dans son intégralité et le décrire avec précision, sans se tromper à son sujet.
Mais comment saurais-je alors qui je suis ?
Quelle est ma valeur intrinsèque et quel est le sens de mon existence intime si personne ne peut en être le compagnon, le témoin, ou le gardien ?
C’est pourquoi, je ne peux pas me résoudre à l’inexistence de Dieu. À part lui, personne n’est en capacité de me sonder au point de témoigner de ce que je suis véritablement.
Alors oui, je sens la présence de Dieu. Il est le témoin véridique de mon existence. S’il n’existait pas, je ne pourrai pas véritablement exister, car qui me reconnaîtrait ?
Or, je sais que j’existe, avec mon identité complexe et mes pérégrinations. J’existe malgré mes manquements, mes oublis, mes insuffisances , mon ignorance, mon insensibilité, mon arrogance, mon égoïsme, ma lâcheté.
Par conséquent, lui aussi existe, car lui seul peut me désigner tel que je suis et lui seul me connaît.
Dieu seul peut lire mon silence, et percevoir les défauts dont je peux être conscient ou inconscient.
Ce pouvoir que Dieu a d’être là, sans paroles et sans présence physique, tout en accompagnant ma vie, dépasse à l’évidence tout pouvoir humain.
Je suis conscient que Dieu est là, et avec lui je suis. Je suis même tenté de penser que c’est par lui et pour lui que j’existe.
J’ai l’intuition qu’il est là de toute éternité, dans l’objectif de répondre à mes défauts comme à ceux des hommes, avec sa panoplie de justice, de compassion, d’amour, de vérité, de joie, et de paix.
Et quand je n’y arrive pas, sa compassion me pardonne et son pardon me procure de l’espoir. Son amour me propulse à nouveau sur la voie de sa paix et dans sa paix je retrouve le chemin de la joie.
Alors oui, il est continuellement là, même si je ne peux pas le voir, que je ne peux pas le démontrer et que je ne peux pas toujours le sentir.
Sans Dieu ma vie n’a personne pour la conforter dans sans vérité.
Avec Dieu ma vie trouve la réponse essentielle au sens de son existence.
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