En dépit de tout, palpitent les cœurs, germent les graines et se lève le vent.
C’est que la vie continue, en dépit de tout, et bienfaisantes en sont les saisons.
Garder à l’esprit, en dépit de tout, que l’homme a été créé pour la joie.
Une joie que rien ne peut assombrir, pas même les calamités que l’homme suscite par ses actes, ses pensées, ses omissions ou ses erreurs.
Garder la capacité de remercier la vie qui avance, en dépit de tout.
Être capable, en dépit de tout, de sourire à l’infini qui nous interpelle.
Ne jamais tourner le dos au Christ.
La profondeur même de nos souffrances témoigne de l’ampleur de notre résistance. En effet, celui qui contient une souffrance sans fin, est assurément un être destiné à l’infini.
Se dire, en dépit de tout, que l’espérance est une planche de salut, flottant sur un océan de déconvenues, destinée à nous ramener à bon port. S’accrocher à cette frêle planche qui nous maintient à flot, avec la conviction qu’un jour les nuages se dissiperont et le rivage apparaîtra.
Il n’y a pas de fatalité. Ce qui nous fait croire à la fatalité, c’est l’orgueil raisonnant et le désespoir auquel il conduit.
Absolument rien ni personne ne peut nous empêcher d’être heureux. La seule personne qui pourrait nous entraver est nous.
Rien n’est figé, tout peut être transcendé, transfiguré, sauvé.
La fin, la destruction, la mort ne sont permises qu’à ceux qui se le permettent.
Il en est de même pour la cicatrisation, la guérison, la rédemption et la résurrection.
Rechercher la douce humilité, où l’on porte sur soi toutes les fautes, y compris celles qui ne sont pas de notre fait.
Vivre la saine contrition, où l’on regrette toute issue malheureuse, non seulement lorsqu’on en est responsable, mais aussi, chaque fois qu’elle touche un être vivant, qu’il soit éloigné ou proche de nous.
Atteindre un état où l’on se sent anéantis mais toujours optimistes, battus mais toujours combattifs, chahutés et ballottés, mais toujours heureux et souriants.
Maintenir un état où on a toutes les raisons d’avoir raison, mais où on interagit avec les autres comme si on avait tous les torts.
Un état où on ne raisonne pas, on ne se défend pas, on ne se justifie pas.
Un état où on trouve la force d’aimer, de faire ce qui est bon, de donner ce qui est bon, sans calculer à qui, où, et pourquoi, juste parce qu’il fait bon d’être bon.
Un état où la joie nous rend paisibles, instantanément et totalement, indépendamment de tous et de tout.
Un état où, pour exhaler notre joie, nous ressentons le besoin impérieux de donner sans compter, de disparaître pour révéler, de pardonner à ceux qui nous ont injustement traités, d’aimer au point de nous parfaire constamment et de parfaire constamment les autres.
Ces transfigurations qui surpassent toutes les données de la raison, de la pensée et de l’expérience, sont accessibles, en dépit de tout.
En dépit de tout, les épreuves permises par Dieu se révèlent comme le moyen unique d’entrer dans son Royaume.
Un état de paix et de joie, exprimé envers tous mais indépendant de tous, car il puise sa source dans notre esprit tourné vers Dieu.
Avoir la foi ferme et définitive que la vocation ultime de l’être humain est de glorifier Dieu.
Car voilà ce que nous sommes : les notes innombrables et variées d’une partition éternelle, psalmodiée à la gloire de Dieu !
Tous nos malheurs résultent du fait que nous cherchons l’accomplissement de notre existence en dehors de Dieu.
Rien n’est injuste. Bien au contraire, tout ce qui nous arrive sert à notre édification, tant que nous acceptons de recevoir les grâces que Dieu nous offre.
Le Christ s’est incarné pour notre salut. C’est en Dieu-Homme qu’il a assumé la mort, et en Homme-Dieu qu’il a vaincu la mort. En ressuscitant, c’est donc notre nature humaine que le Christ a ressuscité.
En dépit de la mort et en dépit de tout, laissons-nous, nous aussi, submerger et emporter par ce grand mystère de l’amour Divin.
À la suite de notre Seigneur Jésus-Christ, montons sur la croix, maintenant qu’il a ouvert à notre nature périssable la voie royale de la joie éternelle !
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