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UNE QUESTION DE FOND

Comment faire quand plus rien ne propulse une vie passive et sans effervescence ?

Croire dans son coin n’a pas de sens. Se désespérer majore la souffrance.

Au fil des errances, l’homme se reconnaît comme une indéfinissable mouvance, appelée à vivre chaque fois qu’elle est mourante.

Il se cherche un allié malgré sa déchéance. Il s’use sans faiblir malgré son impuissance. Il supplie et il invoque dans tous les sens.

Comme il peut, il avance. Il agit puis il réagit. Il détruit puis il regrette. Il se fourvoie puis il recommence.

Il tente l’action et rencontre la désillusion. Il se met en colère et se noie dans la réflexion.

Il tente mais rien ne fonctionne. Agir caractérise sa nature, échouer aussi.

Il passe son temps dans une perpétuelle instabilité, tou en étant sans cesse désireux de rebondir.

Jusqu’au jour où il dépose les armes…

Dans le silence abyssal de la détresse, il entend la voix de son âme et plonge dans son cœur qui bat.

Là, il reçoit une paix aussi inattendue qu’irrationnelle.

Cette paix est même surnaturelle, puisque son effet n’est pas de fournir les réponses aux innombrables questions qui le hantent, mais de les dissiper purement et simplement. Comme si toutes ces questions n’avaient pas lieu d’être, comme si elles n’avaient jamais existé…

Avec l’évaporation des obstacles, le conflit cesse instantanément.

La place, autrefois envahie par les questions harassantes, est miraculeusement comblée par une Paix vivante et indicible.

Puis, se succèdent des états où ces moments privilégiés alternent avec des attaques oppressantes.

Jusqu’au jour où l’homme se décide enfin à consacrer le restant de ses jours à remonter le seul chemin, celui qui le mènera jusqu’à la source de la Paix véritable, dans l’intime espoir de la garder pour toujours.

Published inCHALCEDOINE

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